De ses rencontres parisiennes, peu connues à ce jour et restées un peu secrètes, on a pu constater que l’artiste avait noué certains liens avec divers artiste dont Albert Marquet qu’il reverra, à son retour en Provence dans les années 10. Un dessin dédicacé de sa main à son ami ainsi qu’un beau portrait en peinture témoigne de cette amitié.
Il fréquentera aussi André Dunoyer de Segonzac, qui, en 1900 sera comme lui étudiant aux Beaux Arts de Paris . Ce dernier viendra lui rendre visite plus tard en Provence.
Le sculpteur Henri Laurens et le céramiste Paco Durio seront également ses amis proches durant ses années parisiennes. Le peintre Robert Lotiron sera également un ami proche avec qui il exposera régulièrement au salon d’Automne et au salon des Indépendants. Ce dernier lui avait offert une de ses œuvres.
Avec les autres artistes de sa génération il gardera une distance. Matisse disait de lui qu’il “bûchait dans son coin”. Il ne sera néanmoins pas indifférent à l’art de ses compatriotes et sera admiratif de certains dont Utrillo qu’il rencontrera à Paris au début du siècle et dont la poésie de son œuvre le sensibilisera.
Il rencontrera également le peintre grec Dragoumis, personnage issu d’une grande famille grecque dont la reconnaissance actuelle est désormais importante dans son pays. Il s’installera quelques années sur Graveson dans un cabanon situé dans la Montagnette où Chabaud et le peintre St Rémoy, Jean Baltus, partageront de bons moments de convivialité.
A son retour en Provence, il nouera de nombreuses amitiés avec les peintres avoisinants dont Albert Gleizes, avec qui il échangera longuement de sujets esthétiques, religieux et philosophiques. Il entretiendra également une grande amitié avec le peintre René Seyssaud, précurseur du fauvisme, chez qui il se rendra régulièrement à St Chamas dès 1907, pour peindre lors de séjours prolongés.
A partir des années d’après-guerre, Chabaud se rendra régulièrement à Marseille. Il fréquentera le bar du vieux port, le Péano, devenu l’épicentre de la vie picturale à Marseille. Ce sera l’éclosion d’une véritable école de peintres provençaux et cela durant près d’une soixantaine d’années.
A la façon du Café de Flore à Paris, le Péano était à Marseille l’endroit des retrouvailles, des arts, de l’amitié, de la tolérance et du partage entre les artistes et les journalistes.
Chabaud y rencontrera les peintres Pierre Ambrogianni et ses frères, Ferrari, Serra, Audibert, Diana, Pascin, Kisling, équipe dynamique et sympathique et quelquefois Seyssaud qui se joignait à eux.
A. Chabaud et R. Seyssaud en 1951 à St Chamas (13) en compagnie du peintre marseillais Pierre Ambrogiani et de Victor Dematteis (Président de l'Office de Tourisme de Marseille)
Les amis gravesonnais
Auguste Chabaud a toujours manifesté son attachement au village de Graveson où il avait certains très bons amis. Il fera don au village de Graveson en 1950 d’une toile monumentale “Les Olivades” en signe d’amitié aux villageois et à son ami le maire, M. Charles Berlhe.
Il se rendait régulièrement chez M.Carrière, le pharmacien marginal qui avait créé dans sa pharmacie un café littéraire. Ils se retrouvaient ensemble régulièrement avec certains amis pour débattre de divers sujets.
Il était également attaché à la famille Ponçon dont le père était cafetier et où il était souvent invité à partager le repas.
Il ramènera de Tunisie, à cet ami, deux grosses coquilles peintes et dédicacées de sa main, “A l’ami Ponçon”, évoquant un paysage d’Orient avec un marabout, une tunisienne, un dromadaire et des palmiers.
A la fin de sa vie, de nombreux jeunes peintres lui rendront régulièrement visite au mas de Martin. Il sera toujours disponible pour des moments de partage malgré son souhait et son choix d’isolement.