Lors de sa création le Musée de Région Auguste Chabaud (MRAC) répondait à une volonté politique et patrimoniale de conserver, diffuser et promouvoir l’œuvre d’Auguste Chabaud.
La ville a souhaité que le travail de l’artiste soit reconnu à sa juste valeur. Auguste Chabaud est un véritable peintre fauve et expressionniste de renommée internationale. Il est encore aujourd’hui exposé en Allemagne dans divers musées dont le Lenbachhaus de Munich, en Italie, au Musée du Vatican, en Russie, au Musée de l’Hermitage de St Petersbourg, au musée d’Art Moderne de Paris et dans bien d’autres lieux de prestige en France comme à l’étranger.
Exposer un bon nombre de ses toiles représentant la Provence (ses paysages, ses us et coutumes, sa population, son passé agricole …) permet aussi de valoriser, perpétuer et protéger le patrimoine provençal. Ayant vécu pratiquement toute sa vie à Graveson, Auguste Chabaud demeure une personnalité importante de notre commune et fait belle et bien partie de son identité. Il nous livre un témoignage de la vie en Provence dés le début du siècle.
Le musée veille à s’adresser aux habitants de son territoire mais, est aussi un outil de développement touristique et culturel au niveau régional.
Le Musée Auguste Chabaud est un lieu de mémoire mais surtout de transmission. Pour les gravesonnais, bien sûr, puisque constitue leur histoire, pour les enfants du village et les générations futures.
Le Musée a toujours été gratuit pour les gravesonnais et l’est aussi pour les établissements jeunesse de la ville. Dès 1999, le service éducatif s’étendait hors les murs en proposant des ateliers plastiques dans les écoles. Actuellement un programme d’animations pédagogiques est proposé à toutes les rentrées scolaires.
Il est également un lieu de référence national pour les historiens d’art, les conservateurs en chef du patrimoine, les écrivains et toutes les personnes scientifiques qui souhaitent travailler sur l’œuvre d’Auguste Chabaud en vue d’expositions majeures et de publications d’ouvrages dans d’autres structures muséales.
Très rapidement le Musée Auguste Chabaud a mis en place des ateliers plastiques et des manifestations culturelles.
Par ce biais, il est indéniable qu’il représente un lieu de vie culturelle et vivant favorisant la pratique artistique et le développement des loisirs.
En articulation avec l’ensemble des partenaires de la ville, il n’est donc pas seulement une vitrine ni un simple outil au service de l’image de Graveson, mais aussi un acteur du contexte dans lequel il se développe. Il s’insère pleinement dans la vie associative et culturelle en tant qu’outil réellement moteur et structurant.
LES OEUVRES MONUMENTALES D'AUGUSTE CHABAUD
ETUDE DES ŒUVRES MONUMENTALES
«Le Berger à Eygalières» (180x240) d’Auguste Chabaud, œuvre présentée cette année dans le cadre de notre exposition «Chabaud-Delavouët : Sur les pas du Berger…», grâce à la générosité de la fille de l’artiste qui nous l’a confiée, à titre exceptionnel, fait partie des œuvres dites « monumentales » de l’artiste.
Elles sont qualifiées ainsi, d’une part, pour leurs grands formats sur toile, et d’autre part, pour la connotation spirituelle que l’artiste a cherché à insuffler à ses œuvres des années 1909-1911.
En 1909 l’artiste, nostalgique de sa Provence, quitte momentanément Paris pour s’installer quelques mois à Eygalières sur les hauteurs du vieux village.
Cette œuvre sera réalisée in situ, au cœur des Alpilles, ainsi qu’une autre encore plus grande, intitulée «Berger dans la montagnette» (180x336), où la figure hiératique du berger ocré se lie avec un ciel bleu de Prusse nocturne, plongeant l’homme dans une profonde communion méditative avec l’univers.
«Les Provençales en méditation sur la colline» (170x315) témoignent également de cette très belle époque eygaliéroise, à l’intense lumière.
Le peintre nous fait partager un moment d’éternité. C’est la plénitude de l’instant dans un monde immobile, moment de sérénité en symbiose avec une nature complice. Cette œuvre est emblématique de son retour, réalisée tout près de la chapelle Saint-Sixte où chaque année a lieu un fervent pèlerinage religieux auquel Chabaud est sensible.
A cette époque, l’artiste a ce besoin de monumentalité pour exprimer plastiquement et avec grand lyrisme, son amour, la ferveur de ses retrouvailles avec Dame Nature et son immense attachement à la Provence.
Ces œuvres profondément spirituelles où Chabaud place ses personnages en méditation devant l’univers, provençales ou bergers, dénotent la quête d’une invincible grandeur.
Parfois, il sublime l’architecture arabisante d’une rue de village dans son Midi noir comme dans l’œuvre «Provençales devant le portail» (185x170) ou encore «Devant la porte le soir» (180x190).
«La Maison du mort» (235x360), la plus grande d’entre elles, actuellement exposée au sein de son atelier témoigne également de son attachement à son village de Graveson où il fera le choix de finir ses jours.
La Camargue demeure aussi pour l’artiste une terre d’inspiration comme nous le ressentons dans son œuvre « Les Gitans aux Saintes-Maries de la Mer» (150x260) datée 1910-11.
Quinze œuvres monumentales, au lyrisme grave, ont été répertoriées dans l’ensemble de son œuvre provençale, témoignant de ce souci chez l’artiste d’une grandeur statique et hautement expressive, avec un style de plus en plus constructif d’où se dégage la grande poésie de l’existence de son terroir.
Ces très grandes compositions d’inspiration épique aux motifs provençaux seront pour certaines exposées ensuite au Salon d’Automne de 1909 à Paris dont «La Maison du mort», «Berger dans le Midi» et «La Procession à la chapelle», œuvre qui intègrera plus tard le Musée du Vatican.
Cette période lyrique se terminera par l’expérience cubiste des années 1911-12.
Trois autres œuvres seront réalisées en 1923 et sa dernière «Les Olivades» (192x461) en 1950. Cette ultime œuvre est une fresque décorative qu’il offrira à la mairie de Graveson pour témoigner de son amour et de son attachement à son village.
Cette année là, et à cette occasion, lui sera remise la légion d’honneur