« Quel a été avant tout et par-dessus tout mon rêve de jeunesse ? Faire de la peinture (…)  Je n’ai jamais eu la moindre hésitation quand à ma vocation. » A. Chabaud

Auguste Chabaud a toujours aimé peindre et dessiner. A l’école, très tôt sa verve féroce se manifeste dans la satyre qu’il crée « Le Rossart ». Il y dresse ses premières caricatures et rédige ses premiers calembours dont il restera toujours friand.

De 14 à 17 ans il fréquente l’école des Beaux-Arts d’Avignon avec pour Maître « Le Père Grivolas », chef de file de l’école d’Avignon, pour qui il nourrira une profonde admiration.
Il découvre avec son professeur la peinture en plein air et est sensible aux variations lumineuses et colorées de la nature.

Le classicisme ne demeure pas son fort. Il cherche plutôt une touche colorée fortement écrasée. Il peint sur toiles et cartons des natures mortes et portraits. . Sa puissance d’émerveillement se retrouve dans ces œuvres post- impressionnistes du début du siècle, aux couleurs apaisées et riches, dénotant une observation précise de la lumière, enseignée par Grivolas. Sa touche pointilliste le rapproche des artistes tels Pissaro ou Seurat.
A cette même époque, il subit l’influence des peintres nabis tel Edouard Vuillard et réalise quelques peintures à sujet intimiste aux aplats colorés et cernés.

 

Autoportrait de pierre GrivolasLa maiosn au bord du canal

 Autoportrait de Pierre Grivolas                        La maison au bord du canal- A. Chabaud

 

En 1899, il intègre les Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon et fréquente l’académie Carrière où il rencontre Matisse. Il est « bohème et anarchiste », solitaire de nature et fréquente peu les artistes de sa génération. Il découvre les grands musés et porte un regard fasciné sur la ville de Paris qu’il arpente de jour comme de nuit avec son carnet de croquis dans la poche.

Il ramènera de ce premier séjour de nombreux dessins à l’encre ainsi que des peintures de style post-impressionistes représentant les quais de Seine.Il ne reste que peu d’œuvres de cette période car, en 1944, non satisfait, il les détruira lors d’un immense brasier.

En 1901, avide d’aventure et pour fuir le mas familial qu'il a été contraint de rejoindre suite aux soucis financiers de la famille, il s’engage pendant 6 mois comme pilotin sur un navire le menant à Dakar, aux Canaries et au Dahomey. Il est fasciné par la mer et les peuples qu’ils rencontrent.

Rentré brutalement au Mas de Martin, suite à la mort de son père, Auguste Chabaud entame frénétiquement une série de dessins sur papier de boucherie, armé seulement d’un crayon de charpentier bleu et rouge, d’un peu de fusain, d’encre et de quelques bouts de craie. Il croque la vie du mas, celle des travailleurs, des paysans, des bergers, des bêtes, le quotidien avec ses rituels, ses fêtes et ses drames. Sa faculté à saisir l’essentiel de cette vie rurale à travers les gestes et les attitudes est remarquable tant par sa force que par sa vision synthétique, la vivacité et la précision de son regard, son don de l’observation, sa mémoire visuelle, sa férocité et paradoxalement aussi par sa tendresse.

poules
1999-5
2004
7
8
B-7
9
1901-02--Place-de-leglise-5

De septembre 1903 à octobre 1906 il exécute son service militaire dans l’artillerie coloniale à Bizerte puis à Tunis.
De ces années passées en Afrique du Nord, le peintre rapporte un nombre important de dessins sur la vie militaire à la caserne mais également sur la vie des souks et du monde arabe qu’il découvre lors de ses escapades dans les ruelles de la médina. De nombreux dessins sont réalisés dans les souks de Bizerte ou de Tunis où Chabaud, à travers ses rencontres, va chercher à révéler l’âme de ses personnages lors de scènes de vie instantanées. Ces dessins réalisés d’un premier jet lui serviront ensuite pour élaborer, de retour en Provence en 1906, des œuvres à sujet orientaliste classées fauves. Quelques rares aquarelles et peintures de petit format ont été réalisées in situ.
Auguste Chabaud a reconnu sur la côte tunisienne une « autre Provence », une « Provence arabe ». Au fond, Il ne s’est jamais trouvé totalement dépaysé dans cette région où il n’a fait que « reconnaître » ce qu’il avait déjà pressenti et perçu en Provence.

129--1903-06--Tirailleurs-musique-indigene
118--1903-06--Cimetiere-musulman
105--1903-06--Le-berger-tunisien
82--1903-06--Lamosquee-fortifiee
71--190306--Lecture-du-Coran
54--190306--Arabe-sur-son-ane
49--190306--Les-tunisiens
46--190306--Le-charmeur-de-serpent
44--1903-06--Le-marabout
15--1903-06--Turcos
10--Marin-a-la-masse

 

Continuer la découverte de ses périodes :

> 2- Le Grand retour à Paris (1907-1912). La période fauve

 

> 3- L’expérience cubiste (1907-1911). L'oeuvre sculptée du peintre et les argiles vernissées (1935)

 

> 4- La grande guerre (1914-1919)

 

> 5- La grande période provençale (1920-1955) avec la période bleue (1920-1935) et l'harmonie finale (1935-1955)