« … Je ne méprise pas le cubisme,
mais le défaut de cette école, c’est qu’un homme conscient et organisé ne se distingue pas d’un inconscient qu’un homme sérieux ne se distingue pas d’un fumiste » A. Chabaud.
De 1907 à 1912 le cubisme voit le jour.
Il est attentif à ce qui se fait mais comme nous l’avons compris, il a l’esprit libre et ne veut subir aucune influence. Il ne cherche pas à décomposer la réalité en éléments superposés et imbriqués tel qu’a pu le faire Picasso.
Pour lui ce type de création d’approche cubiste répond à sa préoccupation des volumes.
En peinture, comme en sculpture il recherchait la représentation d’un volume simplifié. Il utilise dans son œuvre sculptée des blocs géométriques strictement lisses et nus et pratique la taille directe dans les blocs pierreux de Fontvielle, présents dans la cour de son mas. Il réalise ainsi des figures d’approche primitive et archaïque, proches de l’Art Brut.
Les arcades à Tarascon Le Palais des Papes
Dans son œuvre picturale, on a pu constater que Chabaud s’était intéressé dés 1909 au thème de la baigneuse, femme sculpturale et cubisante à l’origine mais qu’il retravaillera en forme plus voluptueuse dans les années 20.
Seules ses provençales au visage burinée et angulaire garde cet aspect cubiste ainsi que certaines œuvres comme les arcades à Tarascon où Chabaud joue avec des lignes géométriques pour différencier ses zones d’ombre et de lumière et pour donner construction et solidité à son œuvre. Son cubisme est d’influence cézanienne.
Certains paysages épurés et très synthétiques d’approche cubisante datée 1909 comme Le Palais des Papes demeure des œuvres emblématiques de l’approche novatrice de l’artiste qualifié de cubiste instinctif par Apollinaire.
Dans sa vision cubiste du nu féminin, Auguste Chabaud représente des femmes plantureuses dignes de Vénus. Il réduit leur nez, leur menton, l’ombre de leurs yeux, celle de leur cou à des volumes triangulaires. Il avait déjà réalisé, dans une autre approche, des plâtres peints de forme conique en 1907, représentant la figure d’Yvette.
Les vieilles provençales, quant à elles portent un fichu pyramidal.
Cette statuaire est d’une grande originalité.
Il fera le choix d’exposer ses sculptures dans son mas, en dehors de son atelier, en communion directe avec la nature et elles seront peu exposées.
Cette œuvre sculpté dans son ensemble a été présentée pour la première fois au Musée de région Auguste Chabaud lors d’une exposition temporaire en 1996.
Il réalisera également en une année plusieurs œuvres monumentales telles les Provençales en méditation sur la colline d’une facture dépouillée et synthétique, sublimant la beauté grandiose de la Provence spirituelle et mystérieuse.
Ce n’est que plus tard, en 35, qu’il utilisera l’argile pour réaliser ses terres cuites vernissées sur le thème de la ruralité avec la représentation de personnages familiers tels le paysan ou le berger présents dés 1901 dans ses papiers de boucherie.
Cette production, pierres, plâtres et terres cuites sera moins prolifique que celle de ses toiles mais les quelques pièces qui la composent situent néanmoins Chabaud auprès des grands noms de la sculpture tel André Derain avec qui nous retrouvons quelques affinités.
La découverte de ses périodes :
< 1- Sa période de jeunesse (1898- 1902). La période orientaliste : le service militaire (1903-1906)
< 2- Le grand retour à Paris (1907-1912). La période fauve
> 4- La grande guerre (1914-1919)
> 5- La grande période provençale (1920-1955) avec la période bleue (1920-1935) et l'harmonie finale (1935-1955)