« …Que d’antimilitaristes se révélèrent des soldats sublimes, que d’antimilitaristes se révélèrent d’admirables patriotes ! » A. Chabaud.
En août 1914, Auguste Chabaud est mobilisé pour la guerre.
Ce semblant d’anarchiste se retrouva donc au front comme canonnier à Verdun. Mobilisé au sein du 38ème régiment d’artillerie coloniale. Il accomplit un parcours militaire exemplaire du début à la fin de la guerre. Il connaît l’enfer des combats dans les tranchées et la vie dans les cagnas qu’il dessina au jour le jour sur des carnets de croquis.
Encore une fois, il observe et retrace par des dessins assez fins, réalisés à la mine de plomb, le quotidien intimiste des soldats dans les cagnas, et sur le terrain, en occultant volontairement les scènes d’atrocité.
Aucune trace de couleur sur ces carnets de croquis car aucune peinture ne sera réalisée par l’artiste durant ou après la guerre à part peut-être quelques rares aquarelles sur le thème des canons.
Il perd son frère unique, Pierre, tué à Verdun en 1916.
En 1918 il est envoyé dans l’armée d’occupation sur le territoire allemand et ne revient chez lui, en Provence qu’en mars 1919.
Il relatera cette guerre dans un recueil humaniste La leçon des cagnas, achevé en 1922 où il affirme sa vision de la guerre avec un regard porté sur les moments intimes vécus avec ses compagnons au sein des cagnas, forme d’exutoire pour dédramatiser cette horrible guerre.
Il va s’intéresser à l’art de l’architecture des cagnas, à celui des poilus réalisant des cannes sculptées ou des bagues, avec une touche d’humour sur l’art de zébrer les canons pour le camouflage…
C’est une belle leçon de vie qu’il nous révèle à travers cet émouvant récit.
A son retour de guerre, affecté par la mort de son frère et les horreurs vécues, il dira « après êtres resté quatre ans devant la mort, il est plus dur de se retrouver maintenant face à la vie ».
Il décide de rester au mas auprès de sa mère endeuillée pour la deuxième fois et épouse en 1922 une jeune gravesonnaise, Valentine Suzini, résolu à quitter définitivement la scène parisienne avec un fort besoin de se ressourcer et se reconstruire au contact de la nature.
La découverte de ses périodes :
< 1-Sa période de jeunesse (1898- 1902). La période orientaliste : le service militaire (1903-1906)
< 2- Le grand retour à Paris (1907-1912). La période fauve
<3- L'expérience cubiste (1907-1911) avec l'oeuvre sculpté du peintre puis les argiles vernissées (1935)
> 5- La grande période provençale (1920-1955) avec la période bleue (1920-1935) et l'harmonie finale (1935-1955)